Mieux comprendre le diagnostic de l'installation électrique - 08/03/2021
Le diagnostic de l’installation électrique est souvent mal compris car les formulations des anomalies sont assez peu compréhensibles.
Par exemple :
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Au moins un dispositif de protection différentielle ne fonctionne pas pour son seuil de déclenchement.
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La valeur de la résistance de la prise de terre n'est pas adaptée au courant différentiel résiduel (sensibilité) du ou des dispositifs différentiels protégeant l'ensemble de l'installation électrique.
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La connexion du conducteur de terre, de la liaison équipotentielle principale ou du conducteur principal de protection, sur la borne ou barrette principale de terre, n'assure pas un contact sûr et durable.
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Plusieurs circuits disposent d'un conducteur neutre commun dont les conducteurs ne sont pas correctement protégés contre les surintensités.
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la continuité électrique de la liaison équipotentielle supplémentaire, reliant les éléments conducteurs et les masses des matériels électriques, n'est pas satisfaisante.
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Il n'y a aucun dispositif différentiel à haute sensibilité = 30 mA
Il est vrai que ces libellés normalisés ne sont pas très explicites. Surtout pour qui n’a pas de compétences particulières en électricité.
DIALOG Expertises vous propose donc de passer en revue les anomalies les plus courantes.
L’appareil général de coupure et de protection (AGCP)
L’AGCP est souvent appelé disjoncteur principal de branchement. Celui-ci doit remplir un certain nombre de critères, notamment :
Les anomalies souvent rencontrées sont notamment :
Pour corriger ces anomalies, il faut faire appel à un électricien professionnel car une intervention sur l’AGCP peut être dangereuse car ses connexion amont ne sont pas protégées (c’est d’ailleurs pour cette raison que le capot amont de l’AGCP est souvent protégé par un scellé. |
La protection différentielle
Présence du Disjoncteur différentiel
Il en existe deux types :
DDR ou Dispositif Différentiel Résiduel
la plupart du temps, le DDR est unique et est combiné avec le dispositif de coupure générale. L’AGCP est souvent appelé disjoncteur principal de branchement. |
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Sa sensibilité est de 30mA (ou 0.03A) |
Les disjoncteurs différentiels servent à couper l’alimentation lorsque le courant circulant dans la phase (fil rouge) est différent du courant circulant dans le neutre (fil bleu). Autrement dit si le courant qui part dans l’installation est différent du courant qui revient de l’installation.
Ce type de défaut se produit notamment en cas d’électrocution d’une personne : une partie du courant « fuit » de l’installation vers la terre au travers de la victime. C’est cette « fuite » qui est détectée par le disjoncteur différentiel qui coupe alors le courant par sécurité.
Un DDR 500mA n’est pas assez sensible pour éviter des électrocutions graves. L’installation de DDHS 30mA est donc obligatoire sur toutes les nouvelles installations, et il est recommandé d’en installer également sur les installations existantes.
L’anomalie B11 a3 indique l’absence de DDHS 30mA.
L’anomalie B11 a2 indique qu’il y a un ou plusieurs DDHS 30mA, mais que certaines parties de l’installation ne sont pas protégées par ces DDHS 30mA (on parle de protection partielle)
Ces anomalies peuvent être facilement corrigées par l’installation d’un ou plusieurs DDHS 30mA : intervention simple est souvent peu coûteuse pour laquelle il est recommandé de faire appel à un électricien professionnel.
Mauvais fonctionnement d’un disjoncteur différentiel
Lorsque cela est possible, le diagnostiqueur fait des essais de fonctionnement des dispositifs différentiels (DDR et DDHS) :
Note : pendant ces essais, il y aura des coupures d’électricité sur l’installation. Il est donc recommandé de débrancher les matériels sensibles (appareils médicaux, informatiques, vidéo, Hifi, etc.) avant l’intervention du diagnostiqueur.
Bien entendu, si l’alimentation ne doit pas être coupée (ex : il y a un malade sous assistance respiratoire) il faut en informer le diagnostiqueur qui ne réalisera donc pas ces essais et le rapport fera apparaitre les points de contrôle correspondants comme non vérifiés)
les anomalies souvent rencontrées sont :
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Au moins un dispositif de protection différentielle ne fonctionne pas pour son seuil de déclenchement. : le courant différentiel nécessaire pour provoquer le déclenchement est supérieur au seuil du disjoncteur (Ex : 40mA nécessaires pour déclencher un DDHS 30mA)
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La manœuvre du bouton test du (des) dispositif(s) de protection différentielle n'entraîne pas (son) leur déclenchement.
Ces anomalies sont souvent rencontrées lorsque les dispositifs différentiels sont trop anciens ou grippés : il faut alors faire remplacer le dispositif fautif en faisant appel à un électricien professionnel.
Il est conseillé d’appuyer régulièrement (au moins une fois par an) sur le bouton test des dispositifs de protection différentiels pour provoquer leur déclenchement. Cela a pour effet d’éviter que leur mécanismes ne se grippent prématurément.
Mise à la terre
La mise à la terre d’une installation électrique est un élément fondamental pour la sécurisation de celle-ci.
Il s’agit d’une connexion électrique vers un piquet planté dans le sol assurant une sorte « d'évacuation d'urgence » des courants de défaut vers le sol (la terre) pour éviter que celui-ci n’électrocute une personne.
Par exemple : votre lave-linge a un défaut interne qui a pour effet de laisser « fuir » un courant électrique vers son châssis (son capot métallique). Si vous posez alors la main sur le châssis de l’appareil, vous risquez de vous électrocuter.
C’est pour cette raison que l’enveloppe métallique des appareils électriques doit être reliée à la terre.
En effet, si le châssis de votre lave-linge défectueux est connecté à la terre, le courant de défaut s’écoulera vers la terre et non pas à travers votre organisme en vous électrocutant.
Sans mise à la terre de l'appareil, le courant "fuit" au travers de la personne qui est alors victime d'une électrocution.
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Avec la mise à la terre, le courant s'évacue par la terre sans risque pour les personnes.
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Le diagnostiqueur vérifie la qualité de votre mise à la terre : qualité des connexions visibles, résistance du conducteur et du piquet de terre.
Exemple de piquet de terre connecté au conducteur de protection |
La terre est reliée à l'installation au moyen de la barrette de terre |
Il s’assurera notamment que la résistance de la mise à la terre es suffisamment basse pour assurer une évacuation efficace des éventuels courants de défaut (fuites).
Les anomalies pouvant être rencontrées :
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une canalisation de liquide ou de gaz est utilisée comme prise de terre : il faut alors faire installer un piquet de terre conforme et le raccorder au circuit de terre de l’installation électrique.
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La résistance de la prise de terre est trop élevée : ce défaut est souvent lié à un piquet de terre non conforme (enfoncé dans le sol sur une profondeur trop faible) ou à des connexions de mauvaise qualité.
La mise à la terre est constituée de différents éléments :
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Le piquet de terre
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Le conducteur principal de protection reliant le piquet de terre au tableau principal
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les conducteurs de protection : obligatoires dans tous les circuits de l'installation
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La liaison équipotentielle principale assurant la mise à la terre de tous les éléments métalliques, notamment les canalisations
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La liaison équipotentielle supplémentaire assurant une mise à la terre supplémentaire dans les pièces d’eau
Chaque circuit électrique doit comporter un conducteur de protection.
Il faut également que tous les éléments métalliques soient reliés à la terre :
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Exemple de mise en oeuvre de la Liaison équipotentielle principale.
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Prises électriques
Plusieurs contrôles concernent les prises électriques :
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La mise à la terre
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La conception des prises
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Une prise électrique comporte habituellement 3 pôles : 2 pôles femelle : phase et neutre 1 pôle mâle : terre |
Exemples d'anomalies possibles concernant la mise à la terre :
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B3.3.6 a1 Au moins un socle de prise de courant ne comporte pas de broche de terre.
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B3.3.6 a2 Au moins un socle de prise de courant comporte une broche de terre non reliée à la terre.
Dans le cas de l’anomalie B3.3.6 a2, il se peut que le conducteur de terre soit mal raccordé à la prise. La réparation est alors assez simple. Mais dans le cas où une prise comportant une broche de terre a été installé sur en l’absence d’un conducteur de protection, il convient alors de :
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Soit installer un conducteur de protection, mais cela peut être difficile sans gros travaux si les conducteurs sont encastrés dans les murs
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Soit remplacer le socle de prise en défaut par un socle sans broche de terre : l’anomalie B3.3.6 a2 sera donc remplacée par une anomalie B3.3.6 a1 mais il vaut mieux une prise sans broche de terre sur laquelle il n’y a pas d’ambiguïté concernant l’absence du conducteur de protection.
Les autres anomalies souvent rencontrées sur les socles de prises apparaissent dans le rapport comme des informations complémentaires. Elles concernent la présence d'un obturateur et d'un puits de 15mm sur toutes les prises :
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exemple de prise avec obturateur
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Exemples de prises sans puits de 15mm |
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Risques de contacts
Tous les risques de contact avec un conducteur électrique donneront lieu à une anomalie, notamment en cas de
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Enveloppe détériorée, mal positionnée ou absente sur un matériel électrique
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Isolants des conducteurs en mauvais état
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Conducteurs non protégés par des goulottes, conduits, plinthes, etc.
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Parties actives ou connexions non protégées (ex : domino non protégé par une boite de connexion adaptée)
Ces anomalies se traduisent dans le diagnostic électrique par les libellés suivants :
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exemple de de matériel électrique dont l'enveloppe n'est pas correctement mise en place : anomalie B7.3a : risque de contact
exemple de partie active nue sous tension accessible: anomlaie B7.3 d : risque de contact
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Dans ces cas-là, les risques sont évidents : un contact avec un conducteur électrique sous tension provoque une électrocution. Ces anomalies sont donc à prendre au sérieux et à corriger rapidement.
Pour simplifier :
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Conducteurs non protégés : anomalie B8.3 e
Exemple de conducteur protégé |
Matériel inadapté, vétuste ou en mauvais état
Le diagnostiqueur indiquera la présence de matériel présentant des risques, notamment :
- Matériel vétuste
- Inadapté à l’usage
- Présentant des traces d’échauffement
Les matériels vétustes sont notamment
- Les fusibles à broches rechargeables
- Les interrupteurs anciens
exemples :
exemple de matériel présentant des traces d'échauffement |
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exemple de matériel vétuste : en plus de leur caractère vétuste, les fusibles à tabatières présentent de graves risques de contact distect |
exemple de matériel vétuste : fusibles à broches rechargeables |
exemple de matériel vétuste : interrupteurs rotatifs en porcelaine |
exemple de matériel vétuste : interrupteur / prise avec fusible intégré |
Dispositions particulières pour les pièces d’eau
Les locaux contenant une baignoire ou une douche doivent remplir un certain nombre de critères spécifiques pour assurer la protection des personnes.
En effet, l’électricité et l’eau ne font jamais bon ménage : l’humidité conduit l’électricité et une électrisation peut être bien plus grave si votre peau est mouillée.
C’est pourquoi votre salle de bains doit répondre aux exigences suivantes :
Continuité satisfaisante de la liaison équipotentielle supplémentaire (LES) : la résistance entre celle-ci et la terre doit être inférieure à 2 W (2 Ohm). Sinon : anomalie B5.3 a (qui peut être compensée par la présence d’un dispositif de protection différentiel haute sensibilité (DDHS 30mA))
Section et qualité satisfaisante du conducteur et le la connexion de la LES. Sinon : anomalie B5.3 b et/ou B5.3 d
De plus, l’installation de matériel électrique dans une pièce d’eau doit se faire en respectant des zones de sécurité (point de contrôle / Anomalie B6.3.1 a « Installation électrique répondant aux prescriptions particulières appliquées à ces locaux »)
Les zones sont définies de la façon suivante :
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Suivant la zone, différents matériels électriques peuvent être installés ou sont interdits
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Zone 0 |
Zone 1 |
Zone 2 |
Zone 3 |
IPx7 et TBTS |
Autorisé |
Autorisé |
Autorisé |
Autorisé |
IPx4 et TBTS |
interdit |
Autorisé |
Autorisé |
Autorisé |
IPx3 et TBTS |
interdit |
interdit |
Autorisé |
Autorisé |
IPx1 |
Interdit |
Interdit |
Interdit |
Autorisé |
TBTS : très basse tension de sécurité = maximum 12V AC ou 25V DC
IPx : indice de protection normalisé :
IPx7 : protection contre l’immersion à 1m pendant 30min
IPx4 : protégé contre les projections d’eau dans toutes les direction
IPx3 : protégé contre l’eau en pluie jusqu’à 60° de la verticale
IPx1 : protégé contre les chutes verticales de gouttes d’eau
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